Le peuple des citoyens va gouverner ce pays !
François Bayrou a tenu son premier meeting, samedi à Pau, devant plus de 1.000 personnes.Arrivé vers 12h30 dans le grand hall de la section paloise, François Bayrou a traversé la foule aux côtés de son épouse, Babeth, et de ses nombreux soutiens. Parmi eux, les sénateurs Jean-Jacques Lasserre et Jacqueline Gourault, les députés Jean Lassalle, Daniel Garrigue et Abdoulatifou Aly, les députés européens Robert Rochefort et Jean-Luc Bennahmias, ainsi que de nombreux élus locaux, Maires, conseillers généraux et régionaux.
En Europe : « Rigueur, mais aussi solidarité »
Pédagogue, le candidat à l’élection présidentielle a ouvert son discours sur l’origine de la crise européenne. « Les Etats les plus solides de la planète sont devenus soupçonnables. Or, quand le doute s’installe, les taux d’intérêt augmentent et nous ne pouvons plus supporter la charge de la dette ». La France n’est pas épargnée, car « elle appartient elle aussi au club des pays qui ne peuvent pas payer leurs fonctionnaires, leurs feuilles de sécu, sans emprunter ».
Cette situation impose davantage de rigueur budgétaire. Avant tout, en posant des règles justes. « J’ai été le premier défenseur de la règle d’or, elle était déjà dans mon programme de 2002 », a rappelé François Bayrou. Mais pour autant « réduire les solutions à la crise à cette seule règle d’or est insuffisant », a-t-il pointé. A l’échelle de l’Europe, cette rigueur doit s’accompagner de « solidarité », « la zone euro doit aider les pays les plus en difficulté, non pas en leur donnant des subventions, mais en leur garantissant un taux d’emprunt acceptable, qui leur permette de se reconstruire », « malheureusement, cela ne figure pas dans l’accord qui vient d’être signé », a-t-il déploré.
L’Europe doit aussi réformer ses institutions. « Elle est trop éloignée des peuples, trop incompréhensible pour les citoyens », a regretté le député des Pyrénées-Atlantiques, proposant notamment « qu’un président de l’Europe soit élu au suffrage universel pour porter la voix des Européens ». Car l’Union européenne « doit être une démocratie, et non une oligarchie », a-t-il poursuivi.
« Il faut un élan du produire en France ! »
A la crise européenne, vient s’ajouter une crise française. « Les problèmes ne viennent pas d’ailleurs, ils viennent de chez nous ! Je suis pour qu’on s’adresse aux citoyens avec clarté, qu’on leur explique les problèmes et que l’on propose des idées simples », a estimé François Bayrou.
« Alors que je parle depuis plusieurs mois du Produire et de l’Instruire, je constate que ces deux thèmes rencontrent aujourd’hui dans la vie politique un succès presque inattendu », a-t-il ensuite remarqué, soulignant que « Nicolas Sarkozy est sur le point d’effectuer un déplacement sur le thème des labels et du produire en France ». « Quel bonheur », s’est-il exclamé en souriant.
« Il faut se mobiliser pour un élan du produire en France, avec tous les acteurs concernés ». Ceci implique par exemple d’agir sur la fiscalité, car « il est insupportable que les PME paient 3 ou 4 fois plus d’impôts que les entreprises du CAC 40. Il faut aussi un droit du travail plus souple, « le code du travail en France fait 2.600 pages et on en a ajoutées 500 dans les 5 dernières années », a pointé François Bayrou.
Surtout, « il faut relever l’image de marque des produits français, travailler sur leur durée de vie, sur leur garantie. Il faut reconquérir des pans abandonnés. On ne fabrique plus un écran plat dans toute l’Europe! Ce que les Coréens ont fait à niveau de vie égal, nous pouvons le faire en France et en Europe. Comme ils l’ont fait, nous pouvons notamment adosser entreprises et universités, pour la production. Nous devons également une stratégie du consommateur. Une étude récente montre que 63% des Français sont prêts à payer un peu plus cher un produit, si cela permet de conserver des emplois en France ».
« Je déclare la guerre à cette bipolarisation absurde ! »
« Vous ne pouvez pas résoudre un problème sans changer la manière de penser qui a créé ce problème », a poursuivi François Bayrou. Pour lui les institutions et la façon de faire de la politique en France doivent évoluer. « Ce dont on a besoin c’est d’une force qui impose le pluralisme en France. Cette force, c’est notre famille en voie de reconstitution, avec des gaullistes, avec des écologistes, avec des gens de centre gauche », a-t-il souligné avec conviction.
« Je déclare la guerre à la bipolarisation absurde qui nous a amené là où nous sommes. Ce n’est pas parce qu’on est différent qu’on ne peut pas travailler ensemble ! Je souhaite une démocratie qui permette et oblige les forces politiques d’accord sur l’essentiel à s’unir. Rien ne s’accomplira sans un changement culturel important qui est le rejet du sectarisme. La règle de l’Etat doit être la compétence, pas l’appartenance. Car nous ne sortirons pas de la crise en donnant tous les pouvoirs au Parti socialiste, avec les mœurs qui sont les siennes. Car nous ne sortirons pas non plus de la crise en donnant quitus, en mai prochain, à ceux qui sont responsables de la situation depuis cinq ans. L’abolition des privilèges est le socle indispensable de l’Etat républicain », a-t-il défendu.
« Il est temps que les Français imposent à cet univers partisan le changement dont eux ont besoin. Seul le peuple français peut imposer un choc qui fera que demain ne sera pas comme hier. Il faut mettre au pas les appareils mais respecter les hommes et les femmes et leurs sensibilités, leur enracinement. »
En clôture de cet événement chaleureux, les participants se sont mis à table autour de la traditionnelle « garbure » béarnaise.
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